Jean-Alexandre Barré

Jean-Alexandre Barré (1880-1967)


Jean-Alexandre Barré, dont le nom est, en neurologie, presque indissociable du nom de Guillain, né à Nantes le 25 mai 1880, y étudia la médecine dans l'idée de devenir chirurgien. Devant accomplir son service militaire en 1901, il ne rejoignit Paris que cinq ans plus tard, où il fut nommé interne des hôpitaux. C'est là qu'il rencontra son maître, Joseph Babiński , qui l'introduisit au merveilleux monde de la Neurologie, pour laquelle il quitta sans regrets la chirurgie. Élève du Dr Alexandre-Achille Souques, puis du Pr Pierre Marie et enfin de Babiński, Barré s'intéressa initialement à la syphilis, et soutint sa thèse de médecine en 1912, intitulée: "Les Ostéoarthropathies du Tabes".

La guerre éclata en 1914, et Barré se retrouva sur le front, servant dans une unité d'ambulance, puis fut affecté à l'hôpital militaire, dans l'unité neurologique de la VIe armée, dans le Nord de la France, sous la direction d'un certain Georges Guillain. En 1917, Barré fut transféré au centre neurologique militaire de Nantes, et en 1918, il devint directeur du centre militaire Neuropsychiatrique de l'Est de la France. Durant ces années de guerre, et en étroite collaboration avec Guillain, Barré étudia de nombreux cas d'atteintes traumatiques du système nerveux, central et périphérique. La publication de "Travaux neurologiques de guerre", en 1920, permit d'améliorer les techniques d'examen clinique neurologique, et notamment contribua à apporter de nouvelles données dans la localisation des troubles, en particulier dans les lésions de la moelle épinière. Mais c'est surtout le travail conjoint de Guillain, Barré et Strohl, présenté en 1916 sous le nom de "syndrome de radiculo-névrite avec hyperalbuminose du liquide céphalo-rachidien sans réaction cellulaire", qui acheva de rendre les deux neurologues célèbres (et on oubliera d'ailleurs pour la postérité le pauvre Strohl, électrophysiologiste).

A la fin de la guerre, Barré fut, à 39 ans en 1919, nommé Professeur de Neurologie à l'Université de Strasbourg. Fin clinicien, en bon élève de Babiński, la séméiologie le passionnait; il examinait ses malades avec la rigueur qu'il avait apprise de son maître. C'est ainsi qu'il décrivit lors de ses années Strasbourgeoises ses manoeuvres visant à débusquer les syndromes pyramidaux. Il se focalisa également sur les fonctions vestibulaires, et créa d'ailleurs, en 1923, la Revue d’oto-neuro-ophtalmologie. Membre de la Société d'ONO et président de la Société de Neurologie en 1937, Barré était décrit comme un professeur clair, aimant enseigner. Il était également mélomane, et fournit une éducation musicale à ses filles.

Comble du neurologue, Barré fut frappé d'un AVC en 1953, qui le laissa hémiparétique, ce qui ne l'empêcha pas de continuer à participer aux congrès médicaux, jusqu'à sa mort, le 26 avril 1967, à Strasbourg. 




Sources: 

- J.A Barré (1880-1967), F. Thiebaut, Journal of the neurological Sciences, 1968
- Jean-Alexandre Barré (1880–1967), Michał K. Owecki,Piotr Skalski, and Anita Magowska. J Neurol. 2018; 265(4): 987–989.
- Travaux neurologiques de guerre, Guillain G, Barré JA, 1920
- Barré JA. La manoeuvre de la jambe. Nouveau signe objectif des paralysies ou parésis dues aux perturbations du faisceau pyramidal. Presse Méd. 1919;79:793–795. 

Commentaires

Articles les plus consultés