Hermann Doose
Né en septembre 1927
à Lübek, dans le nord de l’Allemagne, Hermann Doose, fils d’un chirurgien et d’une
gynécologue, destiné à la médecine, aurait pu ne jamais s’inscrire en Faculté puisqu’à
l’âge de seize ans, alors qu’il est mobilisé pour servir sur un canon
antiaérien, Doose tombe du canon. Transféré à l’hôpital pour une jambe cassée,
il sera finalement le seul survivant de son unité (83). Après la guerre, il étudie la médecine à l’Albert-Ludwigs-University de Freiburg, où il se spécialise en
physiologie et pathologie puis à la Christian-Albrechts-University
de Kiel où il apprend les rudiments de la pédiatrie. C’est en pédiatrie qu’il
se tourne naturellement vers l’épileptologie ; sa thèse de science rédigée
en 1963 porte ainsi sur le spectre des épilepsies Petit-Mal de l’enfant. En
1972, il établit le North German Epilepsy
Center, bâtiment duquel, perfectionniste, il a dessiné les moindres recoins,
allant jusqu’à déterminer la place des prises électriques (83). Il fonde le premier laboratoire d’EEG de Kiel, puis porte le titre de
chef de service de Neuropédiatrie de 1975 à 1992, date de sa retraite (84). Proche de ses patients et soucieux de leur devenir, Doose garde
contact avec certains d’entre eux, recevant des lettres jusqu’à la fin de sa
vie.
Décrit comme un
professeur charismatique et pédagogue, attirant de nombreux jeunes médecins
vers la neuropédiatrie et l’épileptologie, Doose est également un travailleur
impitoyable, perfectionniste, allant jusqu’à mettre en péril sa vie familiale. Soucieux
d’enseigner jusqu’au bout, il confectionne un livre de poche destiné aux
internes, à glisser dans leurs blouses : « Dooses epilepsies in
chilhood and adolescence »(85). Il peine à trouver un éditeur acceptant de le vendre à bas prix pour
les internes, et finit par réaliser la première édition lui-même ; le
livre en est actuellement à sa treizième édition.
Immensément actif
dans le milieu de l’épileptologie, Doose a participé à la rédaction de plus de
250 articles, dont certains ont contribué à la description de syndromes
épileptiques de l’enfant : le syndrome éponyme de Doose (86), l’épilepsie absence juvénile (87), et l’épilepsie absence infantile (88). Président de la section allemande de l’ILAE, fondateur d’une société
de collecte de fonds pour la recherche sur l’épilepsie, nommé Ambassadeur de l’épilepsie
par l’ILAE en 1975, Doose a également reçu de nombreux prix, dont le Michael price en 1963 et le Berger price en 1985.
Décédé le 23 avril
2018, il est regretté par son épouse, ses deux enfants, et l’ensemble de la
communauté médicale.
Références
83. Neubauer
BA, Schara U, Gesellschaft für Neuropädiatrie. In Memoriam: Professor Hermann
Doose. Neuropediatrics. 2018;49(4):299–300.
84. ICNApedia
- - Herman Doose [1927-2018] [Internet]. ICNApedia. [cited 2019 Jul 2].
Available from: https://icnapedia.org/explore/articles/news/entry/2018/08/05/herman-doose-1927-2018
85. Neubauer
BA, Hahn A. Dooses Epilepsien im Kindes- und Jugendalter [Internet]. 13th ed.
Berlin Heidelberg: Springer-Verlag; 2014 [cited 2019 Jul 2]. Available from:
https://www.springer.com/de/book/9783642419539
86. Doose
H, Gerken H, Leonhardt R, Völzke E, Völz C. Centrencephalic myoclonic-astatic
petit mal. Clinical and genetic investigation. Neuropadiatrie. 1970
Aug;2(1):59–78.
87. Doose
H, Völzke E, Scheffner D. [Course forms of infantile epilepsies with spike
waves absences]. Arch Psychiatr Nervenkr. 1965 Dec 27;207(4):394–415.
88. Doose
H. Absence epilepsy of early childhood--genetic aspects. Eur J Pediatr. 1994
May;153(5):372–7.
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